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Page:Scribe - Théâtre, 4.djvu/59

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JUSTINE.

Qu’est-ce que cela veut dire ?

POUDRET.

Que ton fidèle amant, que M. Alcibiade épouse mademoiselle Desroches.

JUSTINE, allant à mademoiselle Desroches.

Quoi ! mademoiselle, vous m’enlevez mon amoureux ? (À Alcibiade.) Quoi ! monsieur…

ALCIBIADE.

Justine, ne m’accablez pas !

MADEMOISELLE DESROCHES et DESROCHES.

Qu’est-ce que cela signifie ?

ALCIBIADE.

Qu’il faut enfin parler et se faire connaître ; aussi bien l’incognito commence à me peser ; et mon nom n’est pas de ceux dont on doive rougir. Oui, mademoiselle, oui, monsieur, je suis ce brillant Alcibiade que trop d’ambition, que trop de succès ont égaré peut-être. Je suis coupable, il est vrai, non pas d’avoir voulu m’élever, c’est une audace qui sied au talent, et Poudret lui-même ne me désavouera pas ; mais ce que j’ai à me reprocher, c’est d’avoir pu oublier un instant celle dont j’étais aimé ! c’est d’avoir été fier et ingrat envers mon ancien et respectable professeur ! Oui, messieurs, pour réparer mes fautes, je proclame ici, et je le répéterai dans tous les salons de coiffure de la capitale, ce sont les premiers principes que j’ai reçus de M. Poudret, principes que j’ai perfectionnés peut-être, qui ont été la cause de ma