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Page:Scribe - Théâtre, 4.djvu/60

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fortune ; et si jamais le caprice ou la mode m’élève des statues, c’est lui qui en aura été le piédestal !

POUDRET.

Le jour de la justice arrive donc enfin !

ALCIBIADE.

Je n’ose espérer qu’un tel aveu suffise pour expier mes torts ; mais cependant, si Justine daignait me pardonner, si son oncle était touché du repentir de son élève, je lui dirais : Soyons amis, Poudret ! (Ici Poudret commence à pleurer.) La gloire a blanchi tes cheveux, il est temps de songer au repos, abandonne la place Royale, transporte dans la rue Vivienne et ton plat à barbe et tes dieux domestiques ; viens, par ta vieille expérience, modérer ma jeune audace. Perruquier émérite, barbier honoraire, sois mon associé ; régnons ensemble : toi, par le conseil, moi, par l’exécution, consilio manuque ! et si je suis l’Achille, sois le Nestor de la coiffure.

JUSTINE.

Mon oncle, je le vois, vous êtes touché !

POUDRET, pleurant.

Son repentir me suffit ; il reconnaît son maître, il rend hommage à celui qui lui a mis les armes à la main : je pardonne.

MADEMOISELLE DESROCHES.

Ah, mon frère ! quel désappointement ! et quelle leçon !

DESROCHES.

Vous en profiterez, ma sœur, et vous épouserez M. Durand.