Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/371

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GUIDO.

Et c’en est fait du jeune Guido, si vous ne m’enseignez pas quelque moyen, quelque secret ; il doit y en avoir, ô vénérable Indien !

DIG-DIG, avec mystère.

Chut, je ne dis pas non. Vous sentez bien qu’on n’a pas été, pendant dix ans, près du Gourou sans avoir escamoté quelques-uns de ses secrets ! et j’ai là une amulette dont la vertu est infaillible pour opérer la transmigration des âmes à volonté. (Il montre une bague.)

GUIDO.

En vérité !

DIG-DIG.

Il suffit de la frotter, en prononçant trois fois le nom de Brama.

GUIDO, vivement.

Ah, mon ami, mon cher ami ! si vous vouliez me la céder, tout ce que j’ai, mon sang, ma vie…

DIG-DIG.

Je ne vous cache pas que c’est fort cher. Ce sont des articles qui manquent dans le commerce ; et à moins de 200 florins…

GUIDO, allant au coffre.

Tenez, tenez, en voilà déjà cent ; ils ne seront pas restés long-temps en caisse : et pour le reste, je vous ferai mon billet.

DIG-DIG.

Dieu ! quelle tête ! et quelle imagination ! Si c’est ainsi que vous faites toutes vos affaires, ô mon fils !