Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/372

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GUIDO, prenant la bague.

Elle est à moi ! quel bonheur ! (Il court vers le lit où repose Minette.)

DIG-DIG.

Prenez garde, prenez garde, vous ne savez pas ce que vous désirez ; et avant la fin du jour, vous vous repentirez peut-être d’avoir fait usage de ce talisman ; songez-y bien, ô jeune imprudent !

Air : Ce mouchoir, belle Raimonde.

Avant que ta voix anime
Cet être qui te charma,
Rappelle-toi la maxime
Que nous prescrivit Brama !
Cette maxime profonde,
Livre trois, premier verset :
« Ne dérangez pas le monde,
« Laissez chacun comme il est. »

(À Guido, qui le reconduit.) Ne vous dérangez donc pas, je vous en prie.

(Il sort.)

Scène V.

GUIDO, seul.

Qu’est-ce qu’il dit donc ? ne dérangez pas le monde ; je ne veux pas le déranger, au contraire, je veux le remettre comme il était, et ça ne sera pas long. (Avec amour.) Minette ! (Il prend l’amulette.) Eh bien ! c’est drôle, le cœur me bat ; on dirait que j’ai peur. (Il s’approche du lit et recule aussitôt.)