Page:Scribe - Théâtre, 7.djvu/373

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Air de Weber.

Ô dieu puissant du Gange !
Toi par qui tout se change,
Celle que j’aime est là,
À mes yeux montre-la,
Brama ! Brama ! Brama !

(En prononçant ces mots, il frotte l’amulette et tout à coup les rideaux du lit s’ouvrent sur un roulement de timbales.)

Scène VI.

GUIDO, une jeune fille vêtue de blanc, couchée sur le lit et endormie.
GUIDO, reculant.

C’est elle ! c’est une femme.

MINETTE, s’éveillant, se frottant les yeux et passant sa main derrière sa tête.

Où suis-je ? quel jour nouveau ! (Se mettant sur son séant, puis se levant sur ses pieds.) Ah, que je suis élevée ! que je suis loin de la terre !

(Elle fait quelques pas en marchant avec crainte ; elle s’arrête au milieu du théâtre, secoue la tête à la manière des chats ; puis elle étend ses bras, qu’elle tâte, et dont elle semble chercher la fourrure.)

C’est singulier… disparu.

GUIDO, suivant tous ses mouvemens.

Je n’ose plus m’en approcher, et je ne sais comment lui parler. Absolument la même physionomie, cependant elle est mieux que tout à l’heure. (L’appelant comme un chat.) Pst, pst. Minette ! Minette !

MINETTE.

Qui m’appelle ? C’est mon maître, c’est Guido.

(Elle lui tend la main.)