courage, qu’ils mirent en déroute l’Aiſle gauche, & le Corps de reſerve des Ennemis, qui fut contraint de prendre la fuitte, & de ceder à la valeur d’un Prince, que rien ne pouvoit ſurmonter. Ce pendant comme toute l’Armée de Cyrus eſtoit animée d’un meſme eſprit, Mazare fit aux lieux où il eſtoit tout ce qu’un Prince brave qui ſouhaitoit la mort, & qui deſiroit pourtant la victoire, pouvoit faire : car il avança vers le Prince Myrſile, & vers Pactias qu’il avoit en teſte, avec une valeur extréme. Il rut non ſeulement à eux avec reſolution, mais voyant encore qu’ils ne vouloient pas avancer, parce qu’ils eſtoient poſtez à dix pas au delà d’un Rideau qu’il faloit monter pour aller où ils eſtoient, il y fut avec une ardeur incroyable, quoy que ce fuſt ſans deſordre, & ſans precipitation : auſſi les pouſſa t’il ſi vigoureuſement qu’ils furent contrains de ſe retirer en coufuſion & de fuir. Il y eut toutefois un Eſcadron qui voulant monter le Rideau par l’endroit le plus difficile, fut repouſſé par un Eſcadron des Ennemis : Mais Gobrias arrivant en cet endroit apres avoir rompu un Eſcadron de Lydiens ; ſouſtint ceux de ſon Parti, & força les autres à faire ce que faiſoient preſques tous les leurs, c’eſt à dire d’avoir recours à la fuite. La ſeconde Ligne des Ennemis voulut pourtant ſouſtenir la premiere, mais Chriſante eſtant venu joindre Mazare, elle laſcha le pied, de ſorte que par ce ſecours, l’Aiſle droite des Lydiens fut entierement rompuë : & Mazare eut l’avantage qu’il ne vit pas ſeulement un inſtant la victoire douteuſe pour ſon Parti, quoy qu’il ſe viſt luy meſme deux ou trois fois en eſtat d’eſtre pris par les Ennemis. Le Corps de Bataille qui avoit donné d’un meſme temps que les deux Aiſles, à la teſte
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