las de vaincre. Mais pendant qu’il se laissoit emporter à cette noble ardeur, il entendit plusieurs voix, qui crierent en confusion & en trouble, le Roy est pris, & un moment apres, le Roy est mort. A ces mots si funestes pour luy, il se tourna, & vit un gros de Cavalerie, qui sembloit vouloir garder le Roy, qu’ils avoient pris, soit qu’il fust vivant ou mort. Il s’avança donc droit vers eux ; & animant de nouveau les Capadociens qui le suivoient ; & nous appellant par nos noms Feraulas & moy qu’il aperçeut ; allons, nous dit il, allons delivrer le Roy : & ne soyons pas moins vaillans à le secourir, que les Ennemis l’ont esté à le prendre. Nous fusmes donc attaquer ce gros de Cavalerie, au milieu duquel nous voyons encore quelque confusion & quelque combat. Artamene comme le plus vaillant, le plus adroit, le plus interessé, & le plus hereux ; fendit le premier la presse ; & rompit les rangs des Ennemis, donnant la mort à tout ce qui s’opposa à son passage. Estant arrivé au milieu de cét Escadron, il vit Ciaxare, accompagné de quinze ou vingt seulement, qui ayant encore les armes à la main, ne se vouloit pas rendre à ceux qui l’avoient envelopé, & qui le pressoient de le faire. Mais comme les Ennemis virent, que le secours qu’Artamene luy donnoit, l’alloit sauver ; un d’entr’eux qui creut qu’il seroit encore plus avantageux au Roy de Pont, que Ciaxare mourust, que de le laisser échaper, quelque deffense qu’on luy en eust faite, leva le bras, & voulut luy décharger un grand coup d’espée sur la teste qu’il avoit nuë : parce que dans le combat, le courroyes de son Casque s’estoient défaites, & le luy avoient fait perdre. Si bien que ce coup l’eust infailliblement
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Apparence