dans sans chambre, elle l’avoit laissé seul avec Menaste, & s’estoit enfermée dans son Cabinet. Or Seigneur, l’entretien de ces deux personnes n’ayant esté que de moy ; Menaste qui sçavoit qu’Artabane avoit grande part à ma confidence, le pressa de telle sorte, qu’elle l’obligea de luy advoüer, qu’une effroyable jalousie, estoit ce qui m’avoit détaché du service d’Amestris : mais quoy qu’elle peust faire, il ne luy en voulut rien dire davantage. Car comme il esperoit me voir le soir mesme, il ne voulut point se declarer plus ouvertement : ne sçachant pas si je le trouverois bon. Il ne fut pas long temps avec Menaste : parce que l’impatience qu’il avoit de m’entretenir, ne luy permit point de faire une plus longue visite. Il ne fut donc pas plustost sorty, qu’elle fut trouver Amestris dans son Cabinet, qui s’y estoit retirée, sur le pretexte d’avoir quelques Lettres importantes à escrire, & luy aprit qu’Artabane apres plusieurs choses qu’elle luy avoit dites, luy avoit enfin advoüé, qu’une effroyable jalousie avoit causé mon changement. Aglatidas, respondit Amestris, a esté effroyablement jaloux ! he bons Dieux, comment est-il possible que cela puisse estre ? quel sujet luy en ay-je donné ? & quel est celuy de ses Rivaux que j’ay assez bien traitté, pour servir de pretexte à son changement ? m’a-t’on veû avoir un soin extraordinaire de plaire à tout le monde ? ay-je cherché les occasions de voir & d’estre veuë ? ay-je eu des conversations particulieres avec quelqu’un ? ay-je reçeu des Lettres en secret, où en ay-je escrit ? y a-t’il quelqu’un qui se vante d’avoir seulement esté regardé favorablement d’Amestris ? si ce n’est le perfide Aglatidas ?
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