Page:Scudéry - Artamène ou le Grand Cyrus, seconde partie, 1654.djvu/184

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ne vouloient point de Prince Estranger : & que les Medes au contraire, ne souffriroient pas qu’un Sujet de la Reine de Capadoce fust leur Roy. Qu’au reste apres avoir bien pensé a l’Alliance qu’il devoit faire ; il avoit trouvé que Thomiris Reine des Massagettes, estoit celle qui luy estoit la plus propre. Que c’estoit une Princesse de grande beauté ; de grand esprit ; & de grand cœur : qu’il sçavoit que comme elle avoit un Fils âgé de quinze ans, il faudroit qu’elle luy remist bien tost la conduitte de son Estat : & qu’il estoit à croire, que cette Grande Reine accoustumée à la domination, ne seroit pas marrie de trouver une voye de remonter sur le Throsne. Que la proportion de leur âge, estoit telle qu’elle devoit estre, pour esperer dis enfans, & pour avoir une vie heureuse. Que chez tous les Princes voisins, il n’y avoit point de Princesse qu’il peust espouser : qu’une partie d’entre eux estoient ses Ennemis : & que les autres n’avoient point de Filles. Qu’au reste encore que Thomiris eust un Fils âgé de quinze ans, elle n’en avoit pourtant que vingt-neuf. Que de plus, l’Alliance faite avec ces Peuples là, estoit tousjours avantageuse : parce qu’encore qu’ils fussent assez loin de ses Estats, neantmoins l’on pouvoit dire, que les Scubes en general, estoient voisins de tout le monde : puis que n’ayant ny Villes, ny Maisons, & vivant tousjours sous des Tentes ; ils passoient d’un Royaume à l’autre en un instant : comme ils l’avoient bien monstrré, lors qu’autre fois ils avoient envahy toute l’Asie. Qu’ainsi c’estoit se faire de puissans Amis, & s’oster de redoutables