Page:Scudéry - Artamène ou le Grand Cyrus, troisième partie, 1654.djvu/412

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encore ne fut-ce pas ſans difficulté qu’elle obtint la permiſſion de le voir deux fois la ſemaine. En ſuitte cét Agent de Spitridate conta encore à la Princeſſe, qu’ayant eu l’honneur d’y conduire Ariſtée, à trois ou quatre de ſes viſites, pendant leſquelles ils ne s’entretenoient que d’elle : il avoit eſté choiſi pour la venir trouver, & pour luy rendre conte de la vie de ce Prince, depuis ſon départ d’Heraclée : l’aſſurant de plus, que la Princeſſe Ariſtée avoit pour elle une affection que rien ne pourroit changer. La Princeſſe Araminte eſcouta ce recit avec beaucoup d’attention : & comme elle trouva avoir ſujet d’eſtre pleinement ſatisfaite du Prince Spitridate ; elle teſmoigna eſtre ſensiblement touchée, des maux qu’il enduroit à ſa conſideration. le penſe toutefois qu’elle auroit eu quelque peine à ſe reſoudre de luy eſcrire, ſi je ne l’en euſſe extrémement preſſée : mais enfin elle ceda à mes prieres ; & en la preſence meſme de celuy qui devoit porter ſa Lettre, elle eſcrivit en ces termes.