ne découvre pas aisément les artifices de la nature corrompuë, qui sous des prétextes spécieux se cherchent toujours soi-même, nous fait croire qu’en toutes nos œuvres nous n’avons point d’autre vûë que de faire quelque chose d’agréable à Dieu. De là vient que ce que nous embrassons, & ce que nous rejettons, dans le seul dessein de nous contenter nous mêmes, nous croyons ne l’embrasser & ne le rejetter que par le désir de plaire à notre Seigneur, ou par la crainte de lui déplaire. Le remede le plus essentiel à ce mal, consiste dans la pureté du cœur, que ceux qui s’engagent au Combat spirituel, doivent le proposer pour fin, en se dépoüillant du vieil homme, pour se revêtir du nouveau.
La maniere de nous appliquer un remede si divin, est qu’au commencement de nos actions, nous tachions à nous défaire de tous les motifs ou il entre quelque chose de naturel & d’humain ; & à n’aimer rien, à ne rien