haïr que par la seule considération de la volonté divine. Que si dans tout ce que nous faisons, & particulierement dans les mouvemens du cœur, & dans quelques œuvres extérieures qui passent vite, nous ne sentons pas toujours l’impression actuelle de ce motif, faisons ensorte du moins qu’il se trouve véritablement partout ; & qu’au fond de l’ame, nous conservions un véritable désir de ne plaire qu’à Dieu seul. Mais dans les actions qui durent longtems, ce n’est pas assez de diriger notre intention à cette fin, il faut la renouveller souvent & l’entretenir dans sa pureté & dans sa ferveur. Sans cela nous serions fort en danger de nous laisser aveugler à l’amour propre, qui préférant en toutes choses la créature au Créateur, a coutume de nous enchanter : desorte, qu’en peu de tems, & presque insensiblement, nous changeons d’intention & d’objet.
Un homme de bien, mais peu soigneux de se tenir sur ses gardes, commence pour l’ordinaire son ouvrage,