sans autre vûë que de plaire à Dieu : mais dans la suite il se laisse aller peu à peu & sans y penser, à la vaine gloire. De façon que ne songeant plus à la volonté divine, qui auparavant le faisoit agir, il s’attache au seul plaisir qu’il trouve dans son travail, & n’envisage que l’utilité ou la gloire qu’il en peut tirer.
Que si dans le tems où il croit le mieux réussir, Dieu l’empêche de continuer ce qu’il a commencé, soit qu’il lui envoye quelque maladie, ou qu’il permette qu’on l’interrompe ; il en devient tout chagrin, jusqu’à murmurer, tantôt contre celui-ci, tantôt contre celui-là, & quelquefois contre Dieu même. Par où l’on voit clairement que son intention n’est pas droite, & qu’elle venoit d’un mauvais principe. Car quiconque agit par le mouvement de la grace, & dans le dessein de plaire à Dieu seul, n’a pas plus d’inclination pour un exercice que pour l’autre, & s’il désire quelque chose, il ne prétend l’obtenir que de