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Page:Seconde partie des Muses françoises, 1600.djvu/262

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SONNET, AV LIEV DE SA NAISSANCE.


 Solitaires frayeurs des ces grottes mouſſuës,
Maſures qui monſtrez la cholere des ans,
Vallons entre-couppez doucement verdoyans,
Et vous monts qui brauez la region des nuës,
 Nymphes qui gazouillez dans voz ondes cogneuës,
Guerets qui foiſonnez ſouls les coultres trenchants,
Eſcoutez mes chansons, & vous tous habitans
De ces vaux, de ces bois, de ces roches cornuës ;
 I’ai dans la main vn luth dont le ton vigoureux.
Peut faire retentir mes deſirs amoureux,
En immortaliſant voſtre nom sur la terre :
 Reſpondez ſeulement quand iaurai commencé,
Afin que ſi lupin s’en tenoit offencé
Nous confondions de bruit l’eſclat de ſon tonnerre.


A. D. V.