Page:Secrétan – Les Droits de l’humanité, 1912.djvu/77

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si même, à défaut d’un emploi légitime, elles ne se dépensent pas dans quelque emploi malfaisant. N’y eût-il qu’un esprit supérieur parmi les femmes contre dix chez leurs souverains, ce serait toujours dix pour cent de ses forces morales et sociales que la société perd en se privant de leur concours. Et dix pour cent serait-il une quantité négligeable ? Sommes-nous trop riches en talents et en vertus ? Avons-nous, dans la république, des sujets capables pour tous les emplois ? On ne peut répondre à cette question que par un soupir ou par un cri.

Donc en réclamant le droit de la femme, c’est-à-dire l’égalité, en demandant pour la femme l’accès à tous les emplois[1] ce n’est

  1. Des médecins dont nous ne discutons point la compétence disent que par un travail intellectuel intense la jeune fille se rend impropre à la maternité. C’est fort possible ; mais il n’est pas nécessaire, il n’est pas même opportun que toutes les femmes deviennent mères. Il appartient à chacune de choisir pour soi. Mais une culture, un exercice suffisant au plein développement de l’intelligence et du caractère ne sauraient nuire par eux-mêmes à l’intégrité des fonctions corporelles.