Puis, afin d’honorer ses hôtes et de les retenir en sa vallée, il conclut, avec noblesse :
— « Nous avons célébré, voici deux lunaisons, la fête des Adieux à nos esprits. Invoquez donc en paix les vôtres, et commencez le sacrifice. Où sont les offrandes ?
— Les offrandes ? » Les étrangers croisant des regards furtifs dénoncèrent un grand embarras. L’un d’eux voulut expliquer :
— « Le dieu que nous servons ne réclame point d’offrandes… il lui suffit de l’amour de ses enfants. » On ne put croire. Haamanihi insinua :
— « Tu as sans doute négligé de les préparer. Moi et mes gens y pourvoirons. Combien de cochons pour célébrer ton rite ? »
L’étranger ne répondit pas sans détours. En vérité, il se dérobait ! Mais le grand-prêtre d’Atahuru n’entendait pas omettre un culte si avantageux pour sa rive ; à tout le moins, nouveau. Il reprit, plus pressant, avec une âpreté presque menaçante :
— « C’est insulter les dieux que de leur mesurer les dons. C’est insulter les dévots assemblés que de leur mesurer les rites ! » Et il attendit.
Les autres restaient indécis, et celui qu’on nommait Noté, — l’orateur aux yeux clignotants, — murmura sur des mots Piritané : — « N’est-ce pas un signe de la volonté du dieu que ces gens-là réclament, sans le savoir, le « repas du seigneur ! » Ses compagnons semblèrent approuver. — « Mais avant tout, écarte-