Un silence. On écoute : un crabe de terre, derrière les bambous. L’enfant racle les bols vides. Mais il tend l’oreille. Le maître, d’une voix ternie :
— « Haèré-po, n’oublie pas mes dires. Et puisses-tu comme moi, les passer à d’autres hommes, avec ton souffle dernier… »
Un silence. On écoute : le récif, au large. Le haèré-po ne répond pas. Son haleine est lente. Il dort.
— « Tous ! Tous ainsi, maintenant ! » Sans colère, le vieillard a fermé la bouche.
III
Une grande ombre sur le ciel : voici Paofaï, vêtu seulement du maro, le torse nu pour honorer le maître. Il sait que Tupua dépouille ses derniers jours. Il vient recueillir les paroles :
— « Aroha ! Aroha-nui ! Tu as promis les paroles ? »
Le vieillard feint d’être sourd. Il est las de répéter sans profit, pour des oreilles de dormeur, les récits originels.
Paofaï conjure avec imprécation les esprits qui ferment la bouche aux mourants. Il siffle doucement les airs qui chassent les mauvais sorts, froidissent