solés. Au contraire, les hommes blancs affirment n’en verser jamais que malgré eux, et devant un vrai chagrin. Elle eut pitié, cette fois. Elle voulut consoler et dit, tout près de lui : « Pauvre Aüté », et plus bas, d’autres parlers caressants. Il s’apaisa, sourit, et reprit sa marche confiante.
Le soleil montait droit sur les têtes. Il tardait tous de parvenir au faré commun : — « Là-bas devant », montra Samuéla, « au bord de l’eau Tipaèrui, quand elle rejoint la mer. » La foule retardait leurs pas, et se pressait, confuse autant qu’autrefois pour les grandes arrivées. Ces gens venaient des vallées environnantes. Quatre fois par lunaison, après cet espace de sept jours que l’on appelait désormais « semaine », ou encore « hébédoma », il leur fallait se réunir afin d’honorer le Seigneur. Or, ils n’avaient point, sur leurs terres, de faré pour l’assemblée : — « Bien peu nombreux encore, malgré « les efforts des missionnaires et des chefs, » soupira Samuéla.
— « Les missionnaires ! » questionna Térii. L’autre, sans répondre, le regarda d’un air soupçonneux… — Et l’on devait abandonner sa rive, ses fétii malades, la pêche, et les petits enfants qui ne courent pas sur deux jambes. D’ailleurs, l’atua Kérito n’avait-il point enseigné : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ». Ces mots, Samuéla les vêtit d’un grand respect.