Térii, cependant, considérait avec stupeur que des gens avançaient, sans marcher eux-mêmes, et plus élevés que la foule, et plus haut que les Arii qu’on portait jadis à dos d’esclaves. Ils montaient des sortes de cochons à longues pattes, à queue chevelue, dont Térii savait l’existence, mais dont il n’avait pas imaginé l’usage. Samuéla renseignait de nouveau :
— « Ce sont les cochons-porteurs d’hommes, les cochons-coureurs, débarqués par les Piritané. On ne les mange pas d’habitude. Les étrangers les nomment chevaux. Comme ils vont très vite d’une vallée à l’autre, tous les fétii veulent en avoir, et ceux qui ne peuvent pas s’en procurer par échanges, sautent sur le dos des petits cochons maori, qui en crèvent… E ! voici le faré ! »
Térii aperçut une bâtisse blanche, close. Il poussa la porte. Une mauvaise bouffée d’air chaud en sortit, comme d’une bouche malsaine. Nul n’y pénétra : c’était seulement le faré-pour-montrer, que l’on avait construit pour construire, parce que le travail est agréable au Seigneur. Mais on n’y habitait point. Tout proche, et dressé selon les coutumes anciennes, bambous et feuillages, Térii reconnut le faré-pour-dormir et se coula vivement, et tous les autres avec lui, sous la fraîche toiture. — Mais il ne put assoupir ses yeux ni son esprit.
Il parlait en lui-même, au hasard, se répétait stupidement les propos entendus, remâchait les interdits révélés, et s’en interloquait : ne pas manger, en