martyrs a toujours été la bonne semence. » Plus encore : le grand-prêtre Pati, au milieu d’un concours de gens épouvantés, saisit les images divines, le poteau sacré, le poisson, les plumes ; fit allumer un grand brasier : les y jeta…
— Ho ! Ho ! » cria Térii, stupéfait : « Et quoi donc ensuite ? »
Samuéla ricanait : — « Ensuite ? rien du tout. Les dieux de bois étaient de bois, comme plaisantent les Missionnaires. Ils brûlèrent donc, en craquant, avec un peu de fumée. » Térii ne pouvait cacher son ébahissement.
— « Et dès lors, sur la terre Mooréa, la Bonne-Parole se répandit. Pomaré, de nouveau plein d’espoir, réconfortait à son tour les siens, plus assidus puisqu’ils le sentaient plus robuste. Parfois, il lisait pour eux dans le Livre : « Après ces événements, la parole du Seigneur fut adressée à Abérahama, dans une vision, et il dit : Abérahama, ne crains point, je suis la quadruple natte qui te protège la poitrine, et ta récompense sera grande. » D’autres temps, il feignait d’avoir reçu, dans un double sommeil, des leçons prophétiques. Il racontait : « Moi, et les chefs ignorants, nous récoltions du féï dans la montagne. Et voici : les tiges coupées de mes mains se levèrent, et se tenaient debout ; les autres féï et tous les arbres à la ronde les entouraient, en se prosternant devant elles ! Et voici encore : le soleil, la lune et douze étoiles, les douze maîtres Arioï, je les ai reconnus, se balan-