faisait une épouse ! — et ils étaient prêtres ! Néanmoins, à mesure que se déroulait dans la bouche de Paofaï l’invective haineuse, il passait en l’esprit du disciple des lueurs divinatoires : les maux inconnus, les fièvres nouvelles, les discordes et les poisons n’étaient que sortilèges vomis sur l’île heureuse par ces nouveaux venus, les maigres hommes blêmes, et par les dieux qu’ils avaient apportés ! Les pestes inéluctables ruisselaient avec la sueur de leurs épaules ; les famines et toutes les misères sortaient de leurs haleines… Courage ! Térii savait, maintenant, d’où tombaient les coups, et contre qui l’on pouvait batailler avec des charmes. — Comme Paofaï, imperturbable en sa violence majestueuse, prolongeait le chant incantatoire, Térii l’imita, doublant toutes les menaces.
Ils suivaient l’étroit sentier qui sépare les demeures des prêtres du faré des serviteurs. Puis, escaladant le premier degré des terrasses, ils atteignirent l’autel d’offrande où l’on expose, avant de la porter aux sacrificateurs, la nourriture vivante dévouée aux atua. Ils firent un détour, afin ne de point frôler l’ombre d’un mort : sous une toiture basse de branchages veillait le corps à demi déifié du noble Oripaïa. Bien que le chef, accroupi sur lui-même, eût les mains liées aux genoux, et que ses chairs, encerclées de