bandelettes, fussent macérées d’huiles odoriférantes, son approche inquiétait encore : l’esprit vaguait sans doute aux alentours : on ne devait pas l’irriter.
Dans le ciel, la face blême de la grande Hina-du-ciel dépouillait ses nues, pour conduire, de sa lueur sereine, les deux imprécateurs. Vêtus de sa lumière et parés de ses caresses, ils n’avaient plus à redouter les êtres-errants qui peuplent les ténèbres. D’un pas robuste, ils gravissaient les onze terrasses. Autour d’eux, les degrés infimes et le sol où tremblent les petits humains s’abaissaient, s’enfonçaient, et sombraient dans l’ombre ; cependant qu’eux-mêmes, portant haut leur haine et leur piété, montaient, sans crainte, dans l’espace illuminé. Ils escaladèrent la onzième marche, taillée pour une enjambée divine. Ils touchaient les simulacres. Paofaï s’épaula contre le poteau sacré — qui, hors d’atteinte, fait surgir l’image de l’Atua : l’oiseau de bois surpassé du poisson de pierre — et il l’étreignit. Le disciple reculait par respect, ou par prudence. Il vit le large dos du maître se hausser vers la demeure des dieux, et, d’un grand effort, secouer les charmes attachés sur l’île. Le maro blanc, insigne du premier savoir, resplendissait dans la nuit souveraine. Le torse nu luisait aux regards de Hina : Hina souriait. Térii reprit toute sa confiance et respira fortement.
Et Paofaï, précipitant sa marche, — car chacun de ses pas, désormais, était une blessure pour les étrangers — descendit, derrière l’autel, vers le char-