et impuissantes à vous enseigner davantage… Les bois-intelligents ? mieux vaudrait en façonner des bordés de pirogue, car dans cette misérable terre Vaïhu, on s’arrache le moindre tronc d’arbre ; toutes ces promesses autour des signes… inventions de pagayeur fou ! »
Le chrétien daigna répondre : « Les signes, veux-tu que je te les enseigne ? » Fier de son nouveau savoir il montrait le Livre. Paofaï avec un grand mépris refusa :
— « Non ! les signes Piritané ou n’importe quels autres ne sont pas bons pour nous ! Ni aucun de tous vos nouveaux parlers ! Prends garde, Térii, la chèvre ne renifle pas comme le cochon, et le bouc n’aboie pas comme le chien. Quand les bêtes à quatre pieds échangent leurs voix, prends garde, c’est qu’elles vont mourir. » Il poursuivit avec tristesse :
— « Les hommes maori, voici maintenant qu’ils essaient de siffler, de bêler, de piailler comme les étrangers. En même temps que leurs propres langages voici qu’ils changent leurs coutumes. Ils changent aussi leurs vêtures. Ha ! tu n’as pas vu des oiseaux habillés d’écailles ? Tu n’as pas pêché des poissons recouverts de plumes ? J’en ai vu ! J’en ai pêché ! Ce sont les hommes parmi vous qui s’appellent « convertis », ou bien « disciples de Iésu ». Ils n’ont pas gardé leurs peaux : ils ne sont plus bêtes d’aucune sorte : ni hommes, ni poules, ni poissons. Reprends ta peau, Térii que je déclare plus stupide qu’un bouc ! Reprends ta peau ! »