Veillez près de moi, ô dieu ! près de moi, ô maître… »
— « Paofaï Térii-fataü ! » hurla Térii, redevenu, par le prodige des mots et de la nuit, le haèré-po soumis et le fils de ce vieillard qu’il avait, au grand jour, méprisé comme païen. Saisi d’un indicible étonnement, il écoutait la forte voix grave :
— « Voici ma parole vers vous — vous que les hommes au nouveau-parler appellent insensés : je suis venu : je vous ai trouvé sages. — Mais gardez-vous, dans vos discours, de mélanger les dieux ! Quand on les convie ensemble, les atua se battent ! alors les hommes pâtissent, le corail mange la montagne, les îles meurent, et la mer se tarit ! »
Certains arrêtaient leurs propres supplications. D’autres invoquaient toujours la Paréténia. Paofaï cria plus durement :
— « Laissez dans ses nuages le dieu Kérito qui n’est pas bon pour nous. Laissez dans sa lune, qui n’est pas notre Hina, l’autre déesse, que l’on dit Maria ! Elle ne parle point notre langage ; comment nous entendrait-elle ! Mais nos montagnes et nos vents, jusqu’au firmament septième, et nos eaux, jusque par-dessous l’abîme, sont pleins de grands dieux secourables qui savent nos parlers, qui mangent nos offrandes, qui fécondent nos terres et nos femmes, qui prévoient tous nos désirs. Chassez les autres ! Brûlez leurs faré-de-prières comme ils ont brûlé nos simulacres… Brûlez, ou bien ils vous dévoreront… »