s’emplissait de murmures, de souffles, de sanglots et de râles qui sont les diverses petites voix de la volupté. Tout cela plaît à l’oreille des dieux, à l’égal des plus admirables discours. Car tout homme, quand surgit le désir de son corps, et quand il le nourrit, se hausse à la stature des dieux immenses ; et ses cris de plaisir consacrent autant que des cris de victimes : ce qu’ils imprègnent devient impérissable. Ainsi, selon les rites, on consacrait la demeure des dieux survenus.
Lorsque le jour parut, tout dormait, et toutes les promesses. Mais déjà s’éveillaient les étrangers et leur incessant labeur. Avant une demi-lunaison, le faré piritané s’ornerait peut-être de feuillages, de mâchoires et de plumes. Les étrangers le dédieraient à nouveau pour quelque esprit, avec des cérémonies qu’on ne peut imaginer… Térii se dressa parmi les premiers, car il redoutait de prolonger ses rêves au milieu de ceux-là qu’il avait maléficiés. Il tentait même à se dissimuler, quand, au sommet de la colline en surplomb, des messagers se dressèrent, agitant des palmes frémissantes : ils précédaient la venue de l’Arii. Le voyageur se retint pour épier tout ce qui s’en allait suivre.
Pomaré le jeune parut, porté sur les épaules de robustes serviteurs, qui, se relayant sous le noble fardeau, couraient sans trêve. Son épouse avançait de même, et comme le sentier dévalait très vite sous les pas des porteurs, on la voyait étreindre des ge-