Elle arriva très vite, la nuit du prodige. Comme Térii frottait des bois secs afin d’en tirer du feu, il entendit un grand tumulte. On criait son nom : « Eha ! Térii ! Eha ! le haèré-po ! La lune va monter ! N’oublie pas ! »
— « Cette lune n’est pas bonne », assurait-il encore, bien que perdu tout espoir de reculade. Et il détestait l’enthousiasme des hommes pour tout ce qui lève leur curiosité, et qu’ils saluent du nom de divin par dépit de leur ignorance… — « Aroha ! » disaient les arrivants respectueux, « Aroha pour l’inspiré ! — Tu es le grand inspiré sur la terre Papara. — Oro atua va parler à travers tes dents ! E ahara ! C’est le dieu… Roule-toi sur le sol et nous te porterons. — Mords-nous et nous te donnerons nos membres. — Prends nos femmes, nous dirons : nous sommes contents ! »
Tous ensemble hurlaient :
— « Tu as promis, Térii !
— C’est vrai ! » soupirait l’autre avec amertume, « je suis inspiré et je leur dois un prodige. »
La foule se pressait, heureuse de se donner un maître de plus — bien qu’on en connût de nombreux, déjà, sur toute la grande île. Les gens de Papara, surtout, renchérissaient, en raison de la gloire inattendue :