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Page:Segalen - Peintures, 1918.djvu/27

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Maintenant, le Peintre livre ici l’image d’une seule jeune fille. Elle est belle par la beauté, les mains longues, le cou gras, l’enroulée de ses cheveux et la retombée de ses yeux. Une autre, ailleurs et loin de nous, existe vraiment, qui lui ressemble. Car ceci est un portrait.

Le Peintre la donne ici plus douce que l’autre n’est douce dans l’existence humaine ; car il l’a peinte ici comme il l’aime. Et comme l’autre ne l’aime pas, chaque jour suppliant l’image avec des mots et avec des larmes, il prend un dur poinçon et perce le cœur dans la soie.