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Page:Segalen - Peintures, 1918.djvu/55

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de trois de ses enfants, — une grande fille, une petite et un petit garçon, — en tout cinq bouches et lui, — cet homme est arrivé à la porte de l’auberge qu’on lui dit fréquentée par d’autres que des hommes. Il insiste pour loger. On le prévient « qu’il ne sera point seul dans la nuit. » Il entre, et tout en baignant d’eau chaude son visage, il réclame un sabre, — se redresse, l’examine, et souriant, dit avec esprit : « Qu’il vienne donc seulement un fantôme, j’en fais deux ». Et puis le voilà seul dans son noir, campé sur son pied.)

Pas d’impatience : attendez la visite. Là ! Un haut Vieillard plein de manières… salue profondément avant que l’homme n’ait détendu le bras… et le coup passe sur un dos plié. Le Vieillard se relève : « Merci ! Grand Héros ! Fils de Kouan-ti même ! Il y avait ici quelques fantômes en effet. Ce poing courageux les a mis en fuite… Ma terre est délivrée. Et je suis le Génie du lieu. » Il pâlit, puis noircit, et avant de disparaître fait des gestes