Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/155

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Grand’mère. Et que mettent-ils à la place, ces pauvres aveugles ! Des plaisirs qui passent bien vite et qui sont presque toujours mêlés de peines. Des satisfactions de vanité aussi ridicules que coupables. Ils vivent sur la terre comme des étourdis, sans réfléchir à ce qu’il y a de plus sérieux, de plus important. Ils sont comme des fous qui se mettent en voyage sans savoir où ils vont, et sans vouloir s’en occuper. Aussi, quand ils ont des peines (et tout le monde en a sur la terre), ils n’ont aucune vraie consolation. Et puis la jeunesse et la santé passent vite ; la vieillesse et ses infirmités viennent rappeler la mort, dont la pensée seule épouvante, et à laquelle il faut bien arriver pourtant. Et puis on meurt, et on comparaît devant Dieu, qu’on a oublié, méprisé, offensé toute sa vie. Maintenant, Dieu est le Sauveur bon et miséricordieux ; après la mort, il sera le juge sévère et inexorable dans sa justice.

Élisabeth. Oh ! Grand’mère ! c’est terrible ce que vous dites !

Grand’mère. Ce n’est pourtant que la simple vérité, chère enfant. Elle n’est terrible que pour les coupables ; et j’espère qu’aucun de vous n’aura à redouter ainsi le jugement de Dieu.

Revenons à saint Paul et aux méchants Juifs qui ont fait tout exprès le voyage de Thessalonique à Béroée pour satisfaire leur haine contre saint Paul, Disciple fidèle de Jésus.

Les frères, craignant pour Paul, le firent partir bien vite du côté de la mer, où il pouvait facilement s’embarquer. Mais Silas, et Timothée, le disciple bien-aimé de saint Paul, restèrent, à Béroée.

Ceux qui accompagnaient saint Paul le conduisirent jus-