Grand’mère. Parce que, pendant qu’il priait, les bourreaux préparaient ce qui était nécessaire pour l’exécution.
Quand saint Paul eut fini sa prière, il dit adieu à ses frères et les bénit. Puis il se banda lui-même les yeux avec le voile de Plautille ; il se mit à genoux et présenta le cou au bourreau. Celui-ci, élevant les bras, brandit son glaive et abattit à ses pieds, d’un seul coup, la tête sacrée de l’Apôtre.
Quand la tête fut détachée du corps, on dit que la bouche répéta encore en hébreu, d’une voix claire, le nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ. On dit aussi que la tête bondit trois fois en roulant et qu’immédiatement trois fontaines jaillirent de terre en ce même lieu. Cette tradition est très-ancienne dans l’Église de Rome. À la place où saint Paul a subi le martyre il y a une église appelée : Saint Paul aux trois Fontaines.
Jacques. Et le voile de Plautille, le lui a-t-on rendu ?
Grand’mère. Quelques personnes voulurent l’enlever, mais on ne le trouva plus.
Louis. Qu’est-ce qu’il était devenu ?
Grand’mère. Tu vas voir. Les officiers que Néron avait envoyés pour hâter l’exécution, trouvèrent, en rentrant à Rome, Plautille, qui louait et glorifiait Dieu de la faveur qu’elle venait de recevoir du saint Apôtre. Ils lui demandèrent, en se moquant d’elle, pourquoi elle ne couvrait pas sa tête du voile qu’elle avait prêté à Paul. Plautille leur répondit avec dignité :
« Hommes vains et misérables, qui ne voulez pas croire même ce que vos yeux ont vu, ce que vos mains ont touché ! Je l’ai ce même voile que je lui ai donné ! Arrosé du sang de ce martyr, je le garde comme un trésor. Car Paul lui-même est venu du Ciel, accompagné d’une foule innombrable de