Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/246

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Saints, vêtus de robes d’une éclatante blancheur. En me le remettant de sa main, il m’a remercié de ce signe d’attachement que je lui avais donné et il m’a dit :

« Sur la terre, ô Plautille, tu m’as assisté ; et moi, en retour, je serai ton guide et ton appui, dans la route de ce royaume céleste où tu vas entrer. »

Alors Plautille tira de son sein le voile rougi du sang de Paul, et le montra aux officiers. Ceux-ci, saisis d’une grande frayeur, s’enfuirent et se hâtèrent d’annoncer à César ce qu’ils avaient vu et entendu.

À ce récit, Néron frappé, lui aussi, de stupeur, réunit ses philosophes, ses favoris, ses conseillers, ses ministres et tous les sénateurs qu’on put rassembler. Il les interrogeait et les pressait de questions auxquelles ils ne pouvaient répondre. La crainte, la terreur avaient bouleversé ses sens, quand tout à coup, vers la neuvième heure, qui est pour nous trois heures de l’après-midi, les portes de la salle où ils se trouvaient tous réunis, étant fermées, saint Paul apparut glorieux au milieu d’eux, et se tenant devant César :

« César Néron, lui dit-il, reconnais-moi. Je suis Paul, le soldat du Roi éternel et invincible. Et maintenant, malheureux Prince, sache que je ne suis pas mort, mais que je vis pour mon Dieu. Quant à toi, encore un peu de temps, et d’affreux malheurs vont te frapper ; et ensuite le plus grand des supplices, la mort éternelle t’est réservée, parce que, ajoutant des crimes à tant d’autres crimes, tu as injustement versé par torrents le sang des justes. »

Après ces paroles, Paul disparut. Néron était dans une terreur épouvantable. Tout hors de lui-même, il ne savait quel