dieux, se rendit précipitamment à Patras, dans l’Achaïe, pour arrêter l’effet extraordinaire des prédications de l’Apôtre.
Aussitôt qu’André eut appris l’arrivée, du proconsul, il n’attendit pas d’être appelé par lui ; il se hâta d’aller le trouver.
« Égée, lui dit-il, toi qui as reçu le pouvoir de juger les hommes de cette province, tu devrais connaître ton juge à toi qui est dans le Ciel, afin que tu lui portes le respect et que tu lui rendes l’hommage qui sont dus à sa souveraine Majesté. Tu abandonnerais alors le culte impie de tes idoles. »
Jeanne. Comment saint André a-t-il eu le courage de parler ainsi à cet homme qui avait le pouvoir de le faire mourir ? Il me semble qu’il eût été plus prudent de rester tranquillement dans sa maison.
Grand’mère. Chère enfant, ce n’est pas ainsi que raisonnent les Apôtres et les vrais Chrétiens. Le saint Apôtre n’eût rien gagné à rester chez lui. Le proconsul arrivait tout exprès pour arrêter ses prédications ; il l’aurait fait amener de force en sa présence. Saint André a préféré lui faire voir tout de suite qu’il ne craignait ni lui, ni aucun homme sur la terre, et que personne ne l’empêcherait de prêcher l’Évangile de Jésus-Christ.
« Es-tu donc cet André, dit Égée, qui cherche à détruire les temples de nos dieux, et à persuader au monde que la seule religion vraie est celle qui a été condamnée et défendue par nos Empereurs ?
— Cette défense n’a été faite par les Empereurs, répondit André, que parce qu’ils n’ont pas connu le grand mystère du salut des âmes ; ils ignorent comment le Fils de Dieu est venu nous tirer de l’esclavage du démon.