Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/254

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— De semblables discours, dit Égée, n’ont pas empêché ton Christ d’être saisi par les Juifs et d’être attaché ignominieusement à une croix,

— Il est vrai, s’écria le saint Apôtre, qu’il a été attaché à une croix ; mais il n’y a été attaché que par amour pour nous et pour le salut de nos âmes. J’en suis témoin moi-même, ayant entendu souvent de sa propre bouche les prédictions qu’il nous faisait relativement à sa mort, et les assurances qu’il nous donnait de la nécessité de cette mort pour le salut du monde.

— Que m’importe, dit Égée, que ce soit par l’effet de sa propre volonté qu’il ait été crucifié ? Il suffit qu’il l’ait été pour que je ne l’adore pas. Comment reconnaître pour Dieu un homme crucifié ? »

Saint André lui expliqua alors les grands mystères de la Rédemption de Jésus-Christ. Mais Égée ne comprit rien aux paroles de l’Apôtre et lui signifia que, s’il ne mettait pas fin à ses prédications, et s’il ne sacrifiait promptement aux dieux de l’empire, il le ferait fustiger honteusement et ensuite attacher à une croix comme son Maître.

Louis. Quel méchant homme que cet Égée ! Et comme tous ces païens sont méchants !

Grand’mère. La charité était une vertu inconnue chez les païens. C’est ce qui distingue la religion de Jésus-Christ de toutes les autres religions. Notre-Seigneur a prêché la charité par ses paroles et par son exemple. Les Apôtres, de même que leur Divin Maître, prêchaient la charité comme le premier devoir de tous les Chrétiens, comme la source de toutes les vertus. Remarquez bien qu’un vrai Chrétien, bien qu’il soit inflexible dans sa foi et dans son amour pour la vé-