Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/261

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furent témoins de son martyre. Parmi elles se trouvait Stratocle, frère d’Égée, qui disait hautement, avec tous les assistants, que c’était injuste et cruel de faire ainsi mourir un si saint homme.

Le peuple, affligé de le voir tant souffrir, alla chercher le pro-consul jusque dans son palais. On lui cria de tous côtés que c’était une impiété de tourmenter ainsi un si excellent homme, et qu’il fallait le détacher de la croix.

Égée craignit une sédition qui menaçait de devenir sérieuse. Il promit au peuple qu’André allait être détaché de la croix, et il vint au lieu du supplice.

Dès qu’André l’aperçut, il s’écria :

« Que viens-tu faire ici, Égée ? Si c’est pour croire en Notre-Seigneur Jésus-Christ et pour proclamer ta foi, il te sera fait miséricorde. Mais si tu viens pour me faire descendre de la croix, apprends que tu n’en viendras pas à bout, et que j’aurai la consolation de mourir pour mon cher Maître. Je le vois, je l’adore, et sa présence me comble de joie. Je n’ai d’autre regret que de voir perdre ton âme ; tu seras damné si tu ne te convertis maintenant que tu le peux encore ; plus tard, tu ne le pourras peut-être pas, lors même que tu le voudrais. »

Élisabeth. Comment cela ? Tant qu’on vit on peut toujours se convertir.

Grand’mère. Saint André voyait sans doute comment Égée devait périr ; vous allez voir tout à l’heure qu’il n’avait effectivement pas de temps à perdre pour se repentir de ses cruautés et de son abominable vie.

Égée, malgré les paroles d’André, commanda aux bourreaux