Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/262

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de le détacher de la croix. Mais il leur fui impossible de le faire, parce qu’aussitôt qu’ils approchaient, les forces leur manquaient et leurs bras devenaient comme perclus.

Saint André, pendant ce temps, faisait à haute voix cette prière :

« Ne permettez pas, mon Seigneur, que votre serviteur, attaché à cette croix pour l’honneur de votre nom, en soit délié. Ne souffrez pas qu’Égée, qui est un homme corruptible, m’inflige l’humiliation de ne pouvoir mourir pour vous. Vous êtes mon cher Maître, que j’ai connu, que j’ai aimé, que je désire contempler éternellement. Il est temps que je me réunisse à vous, seul objet de tous mes désirs et de toutes mes affections. »

Comme il achevait ces paroles, il fut, à la vue de tout le monde, environné d’une lumière si resplendissante que personne ne pouvait en soutenir l’éclat. Une demi-heure après, cette lumière se dissipant peu à peu, saint André rendit le dernier soupir, et alla recevoir la récompense de son admirable vie.

Louis. Je suis content qu’il ne souffre plus, ce digne et courageux Apôtre !

Armand. Est-ce que son corps est resté sur la croix ?

Grand’mère. Non. Une dame de qualité, nommée Maximilla, femme d’un sénateur, ayant remarqué d’une grotte où elle était…

Marie-Thérèse. Pourquoi était-elle dans une grotte ?

Grand’mère. Parce qu’étant une grande dame, elle n’eût pas été convenablement placée au milieu de la foule.

Valentine. El pourquoi alors y allait-elle ?