Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/267

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Saint Jean fut dépouillé de ses vêtements, cruellement fouetté et précipité dans la chaudière. Mais aussitôt le feu perdit sa chaleur, l’huile bouillante reprit une douce fraîcheur, et au lieu de brûler le saint vieillard, elle guérit les plaies causées par les coups de fouet.

Henriette. Grand’mère, pourquoi dites-vous le saint vieillard ? Il n’était pas vieux, saint Jean.

Grand’mère. Il était jeune du temps de Notre-Seigneur, mais à l’époque dont je parle, il y avait cinquante-cinq ou cinquante-six ans que Jésus-Christ avait quitté le monde à l’âge de trente-trois ans. Saint Jean, qui était à peu près du même âge que Notre-Seigneur, devait donc avoir quatre-vingt-huit ou quatre-vingt-neuf ans.

Valentine. Ah ! mon Dieu ! Comme c’est vieux !

Grand’mère. Les bourreaux, voyant la merveille qui se passait sous leurs yeux à tous, ne voulurent pourtant pas y croire ; ils se mirent à attiser le feu en y jetant toutes sortes de matières combustibles, mais les flammes s’élancèrent sur les bourreaux qui furent couverts de brûlures.

Armand. Qu’est-ce que c’est, des matières combustibles ?

Grand’mère. Ce sont des choses qui s’allument très-facilement et qui donnent une grande flamme.

On voit encore à Rome, près d’une porte appelée Porte-Latine, la place où saint Jean subit son martyre et fut préservé miraculeusement de la mort. Quant à ses chaînes, on les vénère dans une petite chapelle souterraine creusée par les ordres du pape Pie IX, sous le maître-autel de la célèbre église de Saint-Jean de Latran.

Pendant que les Chrétiens se réjouissaient de cette mira-