Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/269

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D’autres saints auteurs disent que saint Jean ne dicta son Évangile à saint Prochore qu’après avoir quitté Pathmos et à son retour dans Éphèse. Mais, ce qui est certain, c’est que saint Jean le dicta à saint Prochore à la fin de cet exil ; il avait près de cent ans.

Les habitants de l’Asie-Mineure, et particulièrement les Éphésiens, furent dans une grande joie quand ils vivent revenir leur saint Apôtre.

Il trouva à son retour quelques troubles excités par un abominable magicien nommé Apollonius de Thyane. Il s’était donné au démon comme Simon le Magicien, et, comme lui, il trompait les peuples par ses prétendus miracles et par la puissance qu’il tenait de Satan. Saint Jean triompha de cet imposteur comme saint Pierre avait triomphé à Rome de Simon le Magicien, par de vrais miracles accomplis en présence de tout le peuple. On ne sait pas au juste quels furent ces grands miracles ; on sait seulement qu’il ressuscita plusieurs morts.

Le seul fait certain des dernières années de saint Jean, est la conversion d’un jeune homme que saint Jean avait élevé, qu’il avait en grande affection, qu’il avait confié à un saint Évêque avant de partir pour Rome, et qui, s’étant corrompu, était devenu capitaine de voleurs. En revenant à Éphèse, il alla voir cet Évêque et lui redemanda le jeune homme.

« Je ne l’ai plus, je ne l’ai plus, répondit tristement l’Évêque. Il est mort.

— Mort ? répliqua saint Jean. Et de quelle manière ?

— C’est à Dieu qu’il est mort, dit l’Évêque, puisqu’il a abandonné sa foi pour se mettre à la tête d’une bande de brigands. »

La douleur de saint Jean fut grande, mais il ne perdit pas