Page:Segur - Actes des Apotres.djvu/302

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déserts ni blé, ni fruits, ni rien de ce qui est nécessaire pour vivre ?

Grand’mère. Il est probable qu’en outre de ce que leur apportaient les fidèles, ils vivaient avec la plus grande sobriété, d’un peu de pain et d’eau, de racines crues et de quelques herbes qu’ils trouvaient dans les montagnes. Les plus faibles y ajoutaient de l’herbe d’hyssope.

Louis. Qu’est-ce que c’est : l’hyssope. Est-ce bon ?

Grand’mère. C’est une herbe très-fortifiante et d’un goût très-amer ; c’était très-mauvais, mais les Saints solitaires ne regardaient pas au bon ou au mauvais goût ; ils ne mangeaient que pour se soutenir, et l’hyssope leur donnait des forces. Plusieurs d’entre eux ne mangeaient que tous les trois jours ; d’autres restaient jusqu’à cinq ou six jours sans prendre aucune nourriture.

Henriette. Comment ? Est-ce possible ?

Grand’mère. Dans nos pays, il ne serait guère possible de vivre ainsi. Mais en Égypte, comme dans tous les pays chauds, on a besoin de très-peu de nourriture.

La réputation de sainteté de ces premiers solitaires excita la colère des païens. Voyant que leurs faux dieux étaient de plus en plus abandonnés, ils résolurent de tuer saint Marc, comme l’ennemi le plus dangereux de leurs idoles, et celui qui avait le plus d’influence sur les Chrétiens.

Saint Marc fut averti du projet des ennemis de Dieu et se prépara au martyre. Mais, pour ne pas laisser les Chrétiens sans secours, il désigna pour son successeur un homme de grande vertu nommé Anien ; il fit aussi trois prêtres et sept diacres. Il les laissa à Alexandrie et alla passer deux années