Page:Segur - Bible d une grand mere part 1.djvu/383

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« Le Seigneur, continuait Séméï, a fait retomber sur toi le sang de la maison de Saül, parce que tu lui as volé son royaume pour te mettre à sa place. Et à présent tu es accablé de maux, et ton fils Absalon t’a chassé à son tour, parce que tu es un homme de sang. »

Alors Abisaï, frère de Joab, dit au roi : « Faut-il que ce chien mort maudisse le roi mon seigneur ! Je vais lui couper la tête. »

Le roi lui répondit : « Laisse-le faire. Le Seigneur lui permet de maudire David, et qui osera lui demander pourquoi il l’a fait ? Vous tous, vous voyez que mon fils, qui est mon sang, cherche à m’ôter la vie. Combien plus Séméï me traitera-t-il de même, s’il en a le pouvoir ? Laissez-le faire ; laissez-le maudire selon la permission qu’il a reçue du Seigneur. Peut-être Dieu me rendra-t-il quelque bien, en place de ces malédictions que je reçois aujourd’hui. »

David continuait donc son chemin, toujours accompagné de Séméï, qui marchait sur le haut de la montagne, maudissant le roi, lui jetant des pierres, et faisant voler la poussière en l’air.

David arriva enfin à Bathurim, et avec lui le peuple qui l’accompagnait ; ils étaient tous fort fatigués et abattus ; et là ils s’arrêtèrent pour manger et se reposer.

Absalon était entré à Jérusalem, avec Achitophel et tous ceux de son parti.

Chusaï, suivant l’ordre de David, vint saluer Absalon, et lui dit : « Dieu vous conserve, ô mon roi. »

Absalon lui répondit : « Est-ce là la reconnaissance que tu as pour ton ami David ? D’où vient que tu n’es pas avec lui ?

Dieu m’en garde, répondit Chusaï. Je suis à celui qui a été élu par le Seigneur et par tout le peuple d’Israël, et je demeurerai avec lui. Et de plus, qui est celui que je viens servir ?

N’est-ce pas le fils du roi ? Je vous obéirai comme j’ai obéi à votre père. »