Page:Segur - Evangile d une grand mere.djvu/265

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où il était réduit par sa faute, se dit : « Combien de serviteurs dans la maison de mon père ont du pain en abondance, et moi ici je meurs de faim. Je me lèverai et j’irai vers mon père ; et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre vous. Je ne suis plus digne d’être appelé votre fils. Faites de moi comme de l’un de vos serviteurs. »

« Et se levant, il partit pour aller vers son père. Et il était encore loin que déjà son père l’aperçut, et touché de compassion, il accourut, se jeta à son cou et l’embrassa.

« Et le fils lui dit : « Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre vous. Je ne suis pas digne d’être appelé votre fils. »

« Et le père, sans lui répondre et l’embrassant avec tendresse, dit à ses serviteurs :

« Apportez vite sa robe première, et mettez-la-lui, et mettez-lui un anneau d’or au doigt et de riches chaussures aux pieds. Amenez le veau gras et tuez-le. Faisons un festin et réjouissons-nous, car mon fils que voilà était mort, et il revit ; il était perdu, et il est retrouvé. »

Jacques. Le fils a dû être bien content ? Mais, Grand’mère, je crois que si je me sauvais et si je dépensais mon argent, papa ne ferait pas comme ça ?

Grand’mère. Peut-être que non, parce que ton papa, tout bon qu’il est, ne l’est pas autant que le bon Dieu. Et Notre-Seigneur, dans cette parabole, veut parler du bon Dieu et du pécheur. D’abord, voilà ce fils très-heureux chez son père, qui veut et qui croit être plus heureux loin de lui ; comme nous autres, qui sommes heureux en vivant sagement sous la loi de Dieu et qui pensons être plus heureux en nous éloignant de lui, c’est-à-dire en abandonnant les prières, les offices, les