Il a perdu la génisse ! Il a lâché la corde !
Perdu la génisse ! Ce n’est pas lui qui la conduisait, je pense bien.
C’est lui, bien sûr.
Et tu as laissé cet enfant mener une bête qui se débat, qui s’agite pour retourner à l’étable !
S’il n’a pas assez de force pour mener une génisse, il n’est donc bon à rien !
Pendant une heure, je ne dis pas, mais pendant quatre ou cinq heures ! Thomas, tu es devenu bien dur pour lui ; tu exiges qu’il passe ses journées à l’école ; au retour, tu l’éreintes de travail…
As-tu bientôt fini ? Il s’agit bien de Lucas ; il s’agit de la génisse que cet animal a perdue, et qu’il payera cher si elle ne se retrouve pas. C’est que me voilà bien embarrassé ! Je ne sais que faire. La chercher en pleine nuit n’est pas possible. Attendre jusqu’au jour, c’est qu’elle pourrait bien s’en aller au loin, et je perdrais les deux cent quatre-vingts francs que je l’aie payée. Imbécile, animal, continua-t-il en se retournant vers Lucas, si je ne la retrouve pas demain, je te ferai faire une visite à l’étable.