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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/140

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Le commis.

Je compte sur votre promesse, père Thomas.

Thomas.

Soyez tranquille, je n’ai qu’une parole.

Le commis.

Sans adieu donc. Je reviendrai bientôt.

Le commis sortit ; le père Thomas se mit à rire.

« Je les tiens ; Gaspard aura une bonne place. Et j’en profiterai tant qu’il n’aura pas vingt et un ans. C’est juste ; j’ai dépensé de l’argent pour l’élever, il me rembourse mes frais. Quant à Lucas, je le garderai à la ferme ; il vaut un homme, maintenant. C’est qu’il commence à labourer pas mal. J’en fais ce que je veux, avec ça. Il n’a pas de volonté. Quoi que je lui dise, il le fait. Il n’y a qu’une chose que je n’obtiens pas, c’est de travailler le dimanche. Quant à ça, j’ai beau dire et beau faire, il laissera plutôt perdre une moisson que de travailler un dimanche. »

Pendant qu’il se reposait en réfléchissant les coudes sur la table, la tête dans les mains, la porte s’ouvrit et M. Frölichein entra sans bruit. Le père Thomas réfléchissait toujours ; M. Frölichein s’assit, décidé à attendre le réveil de Thomas, qu’il croyait endormi.

Enfin, le père Thomas se leva.

Thomas.

Tiens ! c’est vous, M. Frölichein ? Depuis quand êtes-vous là ?