pourra soupçonner Gaspard de m’avoir éclairé sur sa conduite. »
Quand M. Féréor se trouva en face d’Urbain, il s’arrêta et lui dit d’un ton froid et sévère :
« Je défends à mes ouvriers de fumer. Tu as fumé : tu vas prendre tes habits de travail à l’atelier, tu vas te faire payer à la caisse ce qu’on te doit, tu vas déguerpir et tu ne mettras plus le pied dans mes usines. Je passerai dans une demi-heure pour voir si je suis obéi. »
M. Féréor tira son portefeuille, l’ouvrit, en retira un papier et le remit à Urbain ; il y avait dessus, en grosses lettres :
Bon pour départ et règlement de compte immédiat.
Si monsieur voulait bien me pardonner, je ne recommencerais pas ; je le jure à monsieur.
Si dans une demi-heure tu n’es pas parti, tu ne seras pas payé de ce qu’on te doit.
M. Féréor continua son chemin et se dirigea vers la demeure de Chrétien.
« Chrétien, dit-il en entrant, je viens de rencontrer Urbain un cigare à la bouche. Tu lui donneras son compte et tu le feras partir sur-le-champ.
— Urbain ! Monsieur renvoie Urbain ! Le meilleur de nos jeunes ouvriers.
— Je défends qu’on fume. Il m’a désobéi. Il partira. »