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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/219

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Le père Thomas se précipita dans la chambre à côté ; quand il revint, armé d’un formidable bâton, le notaire n’y était plus : il avait prudemment fui la colère insensée de son terrible client. Il retourna chez M. Féréor et lui rendit compte de ce qui s’était passé.

Le notaire.

Il m’a été impossible de m’expliquer, monsieur ; il m’interrompait dès les premiers mots pour m’agoniser de sottises en compagnie de Gaspard, et… de vous-même, monsieur. Je ne sais comment faire. C’est un enragé que cet homme. Je me suis sauvé pendant qu’il était allé chercher un gourdin pour m’assommer.

M. Féréor fit plus que sourire, il rit franchement.

« Voilà une affaire qui n’est pas agréable pour vous, mon cher. Un notaire assommé dans l’exercice de ses fonctions, c’est à mourir de rire ! »

Le notaire, qui avait eu une peur effroyable, fut très scandalisé que M. Féréor, au lieu de le plaindre et de le rassurer, tournât la chose en plaisanterie.

Le notaire.

À mourir de rire pour vous, monsieur, mais pas pour moi, ni pour Gaspard.

M. Féréor.

Gaspard ! je parie qu’il s’en tirera à merveille.

M. Féréor sonna.

« Envoyez-moi Gaspard. Asseyez-vous, mon