Aller au contenu

Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

si blus que M. Féréor, gué fous serez drès gondent.

Gaspard, se contenant.

Je suis très content comme je suis, monsieur, et je ne veux pas changer.

M. Frölichein.

Fous aimez mieux berdre ce que ché fous tonnerai, et resder jé ce fieux cricou de Véréor.

Gaspard, éclatant.

Allez-vous-en, mauvais drôle ! Je vous apprendrai à insulter M. Féréor ; hors d’ici, et n’y mettez plus les pieds.

M. Frölichein, stupéfait, voulut répondre, mais Gaspard ne lui en donna pas le temps ; il le saisit par les épaules et le mit dehors.


Il le saisit par les épaules et le mit dehors.

M. Frölichein resta à la porte, ne sachant trop ce qu’il devait faire. Il voulait à tout prix avoir Gaspard dont tout le monde parlait comme du principal directeur des usines Féréor. Après quelques instants d’incertitude il se dit :

« Ce cheune homme a pien vait ; il a téfendu son maîdre. C’est drès pien ; il me téfendra aussi. Ché foudrais pien l’afoir et ché l’aurai. »

M. Frölichein entrouvrit encore la porte.

« Mon cheune ami, ché fous brobose une chose suberpe ; ché fous tonnerai ma fille Mina en mariache ; une cholie fille, pien chentille. »

La proposition était si ridicule, que Gaspard ne put s’empêcher de rire. M. Frölichein rentra riant aussi.