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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/296

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hâta de faire ses adieux à ses parents et à son frère, et monta dans son coupé avec joie et empressement.

« Où est mon père ? demanda Gaspard en descendant de voiture.

— Dans son cabinet, monsieur. »

Gaspard monta l’escalier quatre à quatre, et sauta plutôt qu’il n’entra dans le cabinet ; il prit la main de M. Féréor, qu’il baisa et serra dans les siennes.

Gaspard.

Me voilà de retour, mon père ! Le temps m’a paru long !

M. Féréor.

Vraiment ? Tu me fais plaisir en me le disant, mon enfant. Je t’attendais avec impatience.

Gaspard.

Et pourquoi ne pas m’avoir envoyé chercher plus tôt, mon père ?

M. Féréor.

Parce que je ne voulais pas te rogner ton congé, le premier depuis neuf ans, et que j’ai voulu te laisser jouir de la présence de tes parents.

Gaspard.

Oh ! quant à ça !… Mes parents, c’est vous ! Ma joie, mon bonheur, c’est vous ! Notre usine est ma femme ; nos machines sont mes enfants, et le tout réuni est ma vie ! Vous voyez bien, mon père, qu’il est inutile de me donner des congés.

M. Féréor l’écouta avec un sourire si satisfait et