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Page:Segur - La Fortune de Gaspard.djvu/312

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La mère.

Miséricorde ! Que vas-tu faire de tout ça ? Et puisque tu es si riche, donne-moi une pièce de dix francs pour la pauvre femme Mathurin, la mère d’Henri : elle a été malade, son fils est à la ferme de Millard, elle doit son loyer, et on menace de la mettre dehors.

Gaspard retira de sa poche deux pièces de vingt francs.

Gaspard.

Voilà, ma mère ; ne vous gênez pas pour me demander de l’argent pour les pauvres ; je vous donnerai toujours ce que vous voudrez.

La mère.

Merci, mon enfant ; c’est un bon sentiment que tu as là ; et je suis sûre que ta charité te vaudra la bénédiction du bon Dieu pour ton mariage.

Gaspard soupira pour toute réponse.

La mère.

Et à quand la noce, mon ami ?

Gaspard.

Le plus tôt possible, ma mère ; dans une quinzaine… Il faut que vous y veniez, ma mère, et mon père, et Lucas.

Gaspard se retourna vers son père en disant ces mots, et il ne put s’empêcher de pousser un cri.

Le père Thomas était tombé la tête renversée sur son fauteuil, les yeux retournés, le visage violet, les mains crispées.

La mère répéta le cri de Gaspard et se précipita