t’embrasse avec une tendresse toujours croissante. Voici le facteur ; il vient à propos pour empêcher ta modestie de souffrir de tout ce que j’allais te dire ; je continue à le penser, et faute de temps, je garde pour moi mes tendresses motivées.
Je te remercie, cher Émile, de ce que tu dis de tendre et d’affectueux pour moi dans ta première lettre à Olga. Je t’aime tendrement parce que tu mérites d’être aimé et je te regrette sincèrement parce que ton excellente nature a conquis ou plutôt consolidé mes sympathies et mes affections. Olga est triste depuis ton départ ; j’ai presque des remords de l’avoir acceptée pour ces quinze jours, toi parti ; elle a fait avec moi ses vingt ans de travaux forcés ; sa libération devrait être définitive. La pauvre petite est très gentille ; elle se rend agréable tant qu’elle peut ; elle chante ; elle lit (mais pas trop, sois tranquille), elle joue au billard ; hier, elle a joué presque aussi bien que toi ; des bandes, des doublés, des croisés, tout excepté des raccrocs ; elle m’a gagné lestement, deux parties sur trois ; combien nous avons regretté que tu ne fusses pas là pour applaudir ! Ce regret en a amené bien d’autres, et tous ces regrets réunis ont ramené la tristesse. La nuit, qui porte conseil, n’a pas fait son métier ; le réveil du 1er octobre a été