Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/175

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à une grenouille fourvoyée dans les foins et qu’ils ont mise dans un baquet d’où elle s’est sauvée comme de raison. Aujourd’hui ils ont eu l’intéressant épisode d’une chasse aux poules[1] à grands renforts de cris, de courses à travers les massifs, etc. Tout est calme et pacifique du reste. — Émile se sépare de Jules, auquel il a fait hier une algarade à sa façon, mais très méritée. La dignité de Jules ne lui permettant pas, malgré son jeune âge, de supporter des reproches fortement assaisonnés, il a déclaré que monsieur pouvait chercher un cocher, car il partait dans huit jours. J’ai su qu’il se rend à Paris à l’appel de Baptiste comme garçon de restaurant en attendant une place de cocher. Je plains ceux que servira ce lourd pataud et ceux que mènera ce maladroit peureux. Que ses cendres restent en paix; il n’y a plus à s’en occuper. — Quel beau temps tu as eu pour ton voyage! — Émile croit que tu feras le garçon à Paris avec Woldemar, pendant trois ou quatre jours ; ne reviens pas sans cuisinière, domestique, etc. Adieu, chère enfant, je t’embrasse bien tendrement. Ne t’é"reinte pas.



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


;… Paris, 20 novembre 1861.


Ton père t’ayant écrit hier, chère petite, j’ai remis ma lettre à aujourd’hui, pour éviter l’encombrement… c’est désolant… tu te trouves entre deux

  1. Venant de la ferme dans le parc qui leur était interdit.