Page:Segur - Lettres de la comtesse de Segur.djvu/177

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Ton père ne sort presque plus, ce qui me prend beaucoup de temps; il ne peut pas rester seul toute l’après-midi ; il n’y a personne à Paris… Gaston revient vendredi soir, je lui porterai samedi tes 213 francs. Il va bien et a les plus grands succès d’âmes. Henriette me dit qu’elle va t’écrire quelquefois en raison de ta solitude ; dans toutes ses lettres, cette excellente fille me parle de toi et de tes enfans avec le plus grand intérêt.


Adieu, chère enfant, je t’embrasse tendrement avec les chers petits et….


Oh! ciel! qu’allais-je dire ! un shake-hands à Émile[1].



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À LA VICOMTESSE ÉMILE DE PITRAY


Paris, 24 novembre 1861.

Chère petite… j’ai reçu hier ton petit griffonnage qui me fait prendre mes grosses lunettes et que je déchiffre assez péniblement, mais qui me cause malgré ses dificultés un plaisir bien réel. — Ton père va plus mal depuis quatre jours; je crois qu’il est dans une phase de rechutes quotidiennes quoique légères. Je crains qu’à la fin de la saison il ne puisse plus marcher du tout. Et pourtant il faudra bien que Nathalie aille accoucher aux Nouettes ! Et il faudra bien alors que ton père y aille avec nous[2].

  1. Mon mari n’était pas démonstratif et ma mère en plaisante ici.
  2. Mon père était déshabitué de la campagne depuis qu’il était président de la Compagnie de l’Est.